Après avoir pris le temps de peaufiner son répertoire, de multiplier les rencontres et les concerts, Vaiteani sortira son premier album le 25 août chez Un Plan Simple (Pauline Croze, Albé, Part-Time Friends …).
Vaiteani (Teaniniuraitemoana), Tahitienne, est née aux antipodes, où après sa formation classique au piano, elle apprit la guitare en autodidacte. Luc (Totterwitz), Alsacien, a grandi bien loin des Tropiques, à Strasbourg où il apprit la guitare puis les percussions. C’est là qu’ils vont se rencontrer, en 2009, autour d’une même passion : la musique.
Vaiteani avait quitté son paradis tropical pour l’université en métropole. Elle sera professeur d’anglais pendant cinq ans. De son côté, Luc étudie la musicologie, joue de la guitare, du luth et sur une myriade d’instruments aussi exotiques qu’enchanteurs : balafon, kalimba, oud, épinettes des Vosges.
Entre eux, il y a la même curiosité pour toutes les musiques, sans exclusive (des traditions médiévales aux productions actuelles, en passant par la folk noire américaine et les trépidations des musiques africaines), le même désir de sortir des sentiers balisés pour tracer une voie originale : la leur.
Elle taille des mélodies simples, à nu, qu’il se charge d’habiller d’arrangements cousus mains. Vaiteani aiguise sa plume sur des textes qui abordent aussi bien les moments de joie comme les instants plus durs dans la vie d’une femme : l’amour, la trahison, la mort, la contemplation et la persévérance.
A cette base soul folk teintée de mélancolie pop, il ajoute avec parcimonie des couleurs glanées dans les musiques du monde : un trait de udu ici, un toucher de balafon là, une caresse de ukulele plus loin…
Pas de doute, cet assemblage composite leur ressemble bien. Un " folk polynésien ", appellation tout sauf certifiée conforme, qu’il faut plutôt entendre comme l’affirmation d’une volonté de sortir des formules préfabriquées.
Un mix harmonieux de deux personnalités, tout de cordes subtiles, qui va séduire, en 2011, "Les Francofolies de La Rochelle", où ils ont obtenu le droit de jouer après avoir gagné le concours "9 semaines et un jour", un tremplin musical pour les jeunes talents d’outre-mer. Ils s’y produisent sur la grande scène devant 10 000 personnes, une quasi première pour la jeune chanteuse qui jusqu’alors s’est contentée de chanter auprès des siens.
Le duo sortira son premier album le 25 août, douze chansons, qui parle de l’attente insoutenable du coup de fil amoureux (Three Weeks), de la confiance qui vous lâche dans la prière mélancolique (Confidence), de la trahison (Blind). Avec "O Vai" sur un funk minimal, oblique et existentielle Vaiteani s’interroge : "Qui suis-je pour te juger ? Moi qui suis si affreuse… " Dans "Silver Ocean" on lévite, porté par la beauté de ces Iles du Vent si pacifiques, tandis que "Run run" poursuit sa course infernale vers la résilience. Seule au piano, la belle affronte la mort sur "I’m ready" et nous berce en polynésien avec "Honu iti e".
Vaiteani, c’est la "source céleste" en polynésien, une sensation qui surgit à brûle-pourpoint, nous capture et nous caresse dans une sensualité toute nouvelle. Pour moi, Vaiteani, c'est la rencontre magique entre Fool's Gold et Tracy Chapman : une orchestration impeccable et juste emportée par une voix singulière et chaude.
Qu'on se le dise, vous n'avez plus que quelques semaines pour vous rendre chez un bijoutier et commander la plus belle perle polynésienne, aprés le 25 août, il faudra vous rendre chez votre disquaire préféré pour la trouver.